PRÉCÉDENT

L’Ère nouvelle, 28 octobre 1932

SUIVANT

URL invalide

L’Ère nouvelle
28 octobre 1932


Extrait du journal

par J. ERNEST-CHARLES qui est un peu particulier, et j'ai idée que ce* livres ne seront lus d abord que par les con vaincus. Ensuite le prosélytisme interviendra sans doute, et gagnera à ces ouvrages quelques lecteurs qui penseront que la lecture n'est pas un véritable divertissement. M. Ambroise Rendu réclame également que l'on incite les habitants des campagnes à lire des livres d'enseignement technique. 11 va san. dire que ces livres seront s.mples et constitue font proprement des œuvres de vulgarisation. Excellente lecture, nous en tombons d accord. Et les paysans ont beaucoup plus qu'on ne le suppose communément la passion de s'instruire. Au long de l'année, ils ne manquent pas, dans la saison d'hiver surtout, des heures libres qui leur permettent de satisfaire à cette honorable passion. Il serait fâcheux qu'ils n'eussent pas à leur disposition les livres nécessaires. Ils les ont. Mais lire des livres d'enseignement techni que pour s’instruire est une chose. Lire des livres pour se distraire est une autre chose. La véritable difficulté commence quand cm re cherche quels livres de distraction il est expé dient de procurer le plus abondamment aux habitants des campagnes, à ceux qui vivent la vie nue de la campagne, et accomplissent les travaux de la campagne. Les autres habitants des villages ne sont pas effectivement de» paysans, et, dans la campagne où ils résident, ils gardent le regard tourné vers la ville : ils sont par conséquent disposés à lire les livres qui jouissent de la vogue dans les villes. Pour les paysans, les purs paysans, les vrais payj sans ?... La situation est toute différente, et, par ma foi, elle ne laisse pas d'être compli quée. Les uns suggèrent : Donnez-leur des livres amusants ! La vie n’est pas tellement gaie dans la campagne, et c est à ce point de vue que la campagne ressemble le plus à la ville. Il im porte que la lecture, tenue pour une distraction, soit une plaisante distraction. Les livres amu sants ? Pas d’opposition ? Adopté ! Je ne voudrais pas trop de livres à péripé ties tragiques ou seulement policières. Il c-i...

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

En savoir plus
Données de classification
  • goethe
  • herriot
  • diderot
  • edouard herriot
  • voltaire
  • franklin-bouillon
  • delacroix
  • painlevé
  • monzie
  • ambroise rendu
  • france
  • toulouse
  • genève
  • chambre
  • francfort
  • amérique
  • paris
  • europe
  • leipzig
  • angleterre
  • parti radical
  • car enfin
  • u m.
  • union
  • fédération de la seine
  • bibliothèque nationale
  • parlement
  • comité de concentration républicai
  • société des nations